J’ai délaissé ma moto ce matin pour venir au bureau en rickshaw Vingt minutes pour observer la ville et passer par ces petites rues que je ne regarde plus, étant habituellement concentré sur les trous à éviter et les voitures à essayer de ne pas frôler de trop près. La ville semble se régénérer en permanence. Les chaussées sont comblées les unes après les autres, et sont nettoyées chaque jour par une myriades incroyable d’indiennes, consciencieusement penchées sur leur jharu (une sorte de balais formé de tiges de palmes). Elles placent la poussière sur le bas coté, Sisyphes qui recommenceront leur travail le lendemain au même endroit. Au coin du passage à niveau, théâtre d’embouteillages quotidiens, une flopée de collégiens accoutrés à l’anglaise lèvent leur pouces et grimpent, pour les plus chanceux, sur les motos qui veulent bien les prendre à l’arrière. Le rickshaw, à la vue d’un deuxième engorgement, coupe la ligne blanche et s’engage sans vergogne sur la voie opposée, puis violemment reprend sa place une fois s’être retrouvé en face d’un des bus bleus du service municipal. Sur le bord de la route, les petites cahuttes servent le chaï, un thé aux épices, à des indiens qui discutent en regardant passer la marée automobile. Petite accélération du driver, et nous dépassons un autre rick, qui a perdu on ne sait où son toit duquel il ne reste que l’armature en fer. Le passager, totalement impassible, parait ne se rendre compte de rien… peut-être a-t-il négocié un bon prix… Dernier stop avant le bureau. Le policier rabroue un cycliste qui s’était un peu trop avancé, puis d’un geste magnanime, autorise les motards à démarrer dans un fracas Paris Dakaresque. Puis on entre dans un ensemble de buildings flambant neufs. Arrêt devant le Barrista café. Un grand café noir “no sugar, no milk”. Plus que l’ascenseur, et je rentre dans l’arêne.. Au boulot !!!! PS : câble sous marin coupé, l’Inde du sud est sans internet, c’est un miracle si cette note est publiée (à partir de mon tel), mais c’est le pays des miracles non?