Avant de retrouver Marie et Léo à Auroville pour déjeuner, nous allons explorer le coté noir de Pondichéry.
La ville est en effet coupée en deux, un canal, aujourd’hui à sec, sépare la ville blanche, hôte des colons et des riches familles de la région, et la ville noire, ou s’entassent les autochtones. Le vocabulaire peut paraitre rétrograde et violent, mais je vous assure que la frontière est tangible.
Une fois passé le canal, s’en est fini des routes propres, des arbres calmes et du repos de l’âme, des oreilles et des naseaux.
Le coté noir de la ville n’est qu’enchevêtrements de rues poussiéreuses, ou les camions et les rickshaws se fraient un chemin à coup de klaxons et manquent à chaque instant de renverser le passant un tant soi peu distrait.
L’Inde est de retour, et, je me sens étrangement à la maison des deux cotés du canal. Cette ambiance de magasins de tissus, de marché couvert dans lequel nous nous sommes égarés et qui chatouillait avec violence (notez ici le paradoxe, mes chers petits lecteurs) l’odorat retrouvé du pauvre occidental égaré ici, cette ambiance donc, est vivante, vitale dans son premier sens. On sent encore plus intensément la force incroyable de ce peuple qui ne le sait pour partie pas.
Passage par la suite dans un temple ou un éléphant bénissait benoîtement le crane dégarni de quelques indiens, puis l’ashram ou son enterrés les fondateurs d’Auroville, Sri Aurobindo & Mère, puis un rikshaw nous emporte sur les routes poussiéreuses jusqu’à Auroville.
Nous retrouvons, au milieu d’une jungle épaisse, traversée par des routes ocres, Marie et Léonard, pour un déjeuner , bio s’il vous plait, sur la terrasse de leur petite maison aurovillienne.
Pour ceux et celles qui ne connaissent pas, je laisserai Internet vous guider sur un approfondissement de ce qu’est cette cité idéale. La charte fondatrice de cette ville, érigée à partir de 1968, explique qu’Auroville “sera le lieu des recherches matérielles et spirituelles pour donner son corps vivant à une unité humaine concrète”.
Un peu obscure pour moi mais le repas, suivi d’une longue balade à travers la ville et la forêt me fait comprendre que le rêve est de construire une cité, une Société même, à partir de tout ce que les habitants auront trouvé de positifs dans les civilisations existantes, tant sur le point de vue architectural, que social. Une cité utopique, probablement, mais si les habitants sont heureux, que dire ? Beaucoup d’interaction avec les alentours, de sensibilité écologique.
Bref, une expérience intéressante et une journée encore une fois, sympathique et enrichissante.
Et demain, retour à Chennai pour une visite éclair, puis retour sur la Terre ferme, à la maison, à Bangalore.