Mes chers lecteurs,
A la recherche de quoi faire frissonner vos papilles autant que votre imagination, je me suis intéressé à la fabuleuse histoire du thé.
Elle mêle légendes, romans d’espionnages, guerres économiques, regorge de symboles politiques et est, comme vous en doutez, une des grande fiertés de la nation indienne.
Au commencement, était un disciple de Bouddha, Bodhidharma, qui lors d’une de ses méditations, tomba prestement dans les bras de Morphée, ce qui, disons-le, était fort peu glorieux.
A son réveil, afin de rester toujours éveillé, il se coupa les paupières.
Et de la place où celles-ci tombèrent poussèrent des plantes ayant la vertu de tenir toujours celui qui la consomme hors de portée de l’engourdissement, et par extension de la faiblesse.
La commercialisation du thé débute en Chine, deux mille ans avant notre ère.
Il devint vite une arme économique de premier plan pour l’empire qui en fit un étalon d’échange, presque au même titre que la monnaie.
Arrivée au XVIIe siècle en Europe, le thé cristallise la prédominance de la perfide Albion dans les échanges maritimes, ceci étant illustré par le monopole de la Compagnie des Indes Orientales dans les importations de la précieuse plante.
Fin XVIIe et XVIIe siècle, le Japon ayant fermé ses portes à l’Occident, le monopole de fabrication est de nouveau détenu par la Chine. Les anglais l’échangeaient alors contre l’opium.
Ce commerce achoppa contre l’Empire chinois qui tenta par tous les moyens de s’y opposer lors des deux guerres dites de l’opium.
fortune.jpgEn 1834, une mission secrète, dirigée par Robert Fortune, un anglais, fut organisée. Il se déguisa en chinois et réussi à subtiliser pas moins de 20 000 plants de thé et à recruter huit fabricants qu’il rapatria en Inde.
Aujourd’hui, l’Inde et Ceylan (l’actuel Sri Lanka) sont les principaux producteurs de thé.
Très lié, bien évidemment à l’Angleterre, on se souviendra aussi que la Boston Tea Party en 1773 fut l’acte fondateur de la guerre d’indépendance des futurs Etats Unis d’Amérique.
C’est fou ce qu’il peut y avoir au fond d’une tasse de thé quand même.
Isn’t it ?